11ème et 12ème jour sur l'île de Carabane

Nous quittons le Cap Skiring et ses plages de sable blanc pour rejoindre l'île de Carabane. Sur la route, Babacar me propose la viste du village de M'Lomp et de son musée Diola.

Présentation des outils traditionnels utilisés par les chasseurs,les pêcheurs ou agriculteurs. Détails du rite des fétiches et des bois sacrés. Le Musée est situé dans une case à impluvium, permettant de mieux comprendre les explications sur la structure et le mode de construction, la nécessité de récupérer l’eau pendant la saison des pluies qui va de mai à octobre.

Sur les murs tout autour de l’impluvium (toit en entonnoir au centre de la case) sont exposés les objets traditionnels diolas.Les nasses des pêcheurs en osiers, les crosses en bois de palétuviers, les lances et les arcs, les boucliers en carapace de tortue, les chapeaux de pailles utilisés dans les rizières pour protéger les femmes de la pluie.

Le village de M'Lomp est surtout célèbre pour ces cases à étages, construites en banco mélange de terre et de paille.

Rencontre avec le roi de la région

Siboukiane Sambou, Roi de Mlomp Kassa dans ses attributs. Il s’agit plus d’une fonction de “prêtrise” que politique. Il est vrai qu’il reste politiquement influent au regard de sa stature symbolique et de gardien des normes et principes de cohésion entre les ethnies de son “Royaume”. Il joue aussi une fonction sociale importante en aidant les indigents et autres groupes vulnérables. 

Le “Roi” est une fonction à vie. Sa désignation ou nomination obéît à des rituels complexes et des critères précis qui ne sont pas fondés sur l’hérédité familiale. Le “Roi” reste encore en Casamance, une personnalité spirituelle très respectée. 

Chef coutumier des animistes, interprète des esprits, personnage respecté, il symbolise l’unité et la cohésion sociale, veille au respect des traditions et règle les conflits dans la commune, avec l’aide de ses conseillers, autres chefs coutumiers et féticheurs.

Le roi a deux épouses et 21 enfants. Homme simple, il vit dans sa maison dans laquelle on ne peut entrer qu’après y avoir été invité. Le roi vous reçoit sur son siège, un simple tabouret de bois.

Après cette rencontre d'un autre âge, nous poursuivons notre route jusqu'à Elinkine principal port de pêche en Casamance et embarcadère pour l'île de Carabane. Située dans l'estuaire du fleuve Casamance, Carabane est un havre de paix prédisposée pour la farniente ou la pêche en pirogue et d'un point de vue historique,le premier comptoir colonial français en Casamance. Les stigmates de ce passé colonial qui remonte en 1836 sont encore visibles un peu partout dans le village.

La plus grande partie des 57 km² de l’île est recouverte par la mangrove de palétuviers et est accessible uniquement par les bolongs à partir d’Elinkine, des bras de mer qui se faufilent dans les terres en créant de multiples petits îlots qui demeurent un paradis pour les pêcheurs. 

Levé à 5h30 ce matin pour une partie de pêche en pirogue dans les bolongs. C'est accompagné d' un autre français rencontré à l'hotel et grand amateur de pêche que nous embarquons sur la pirogue pour une ballade d'une trentaine de minutes sur le fleuve Casamance à la recherche du point idéal de pêche.
Au total, nous attraperons une dizaine de poissons mais surtout nous aurons profité de la beauté des paysages et de la quiétude des lieux.

L'après midi sera consacré à la visite de l'île avec ses vestiges du passé et la rencontre avec les enfants du village avec lesquels je participerai à une partie de football.